Biographie:Yvonne du Chaxel, dite Dany Carrel, est une actrice et chanteuse française, née le 20 septembre 1932 ou le 20 septembre 1935 à Tourane, en Indochine française (aujourd'hui Đà Nẵng, au Viêt Nam). Tout comme sa sœur Alice, d'un an sa cadette, elle est née des amours d'Aimé Chazelles du Chaxel, directeur des douanes, et d'une Vietnamienne prénommée Kam, maîtresse de son père. Cette double origine lui vaut très vite le surnom d'« annamite » (mot désignant alors les Vietnamiens). À l'âge de quatre ans, son père étant mort, elle est placée par sa belle-mère Juliette dans l'orphelinat Saint-Joseph de Louveciennes, tenu par des Sœurs. Elle y restera jusqu'à ses treize ans. Le curé de la paroisse, l'abbé Bel, lui fait découvrir son premier film, Arènes sanglantes sorti en 1947. Après un passage par Marseille où elle est scolarisée au collège avec sa sœur qu'elle revoit ainsi quelques mois, elle revient avec Juliette à Paris et suit les cours du lycée Edgar-Quinet. Décidée à devenir comédienne après avoir vu, à la Comédie-Française, une adaptation du roman L'Ami Fritz, des écrivains lorrains Erckmann-Chatrian, et encouragée par l'abbé Bel plus que par sa belle-mère, elle prend des cours du soir auprès de Mme Bauer-Thérond, aux côtés notamment de Roger Carel et de Roger Hanin, tout en travaillant comme secrétaire pour financer ses leçons. Après de la figuration, elle commence par des rôles dans le théâtre classique, en jouant les ingénues (L'École des femmes, La Double Inconstance). Et c'est au cours d'une audition au théâtre de la Potinière qu'elle est remarquée par le cinéaste Henri Decoin. Son nom de scène a été suggéré par Henri Decoin qui l'engagea pour son film Dortoir des grandes, car il jugeait le sien Chazelles du Chaxel bien trop long sur une affiche de cinéma. C'est à partir d'un manuscrit sur la vie du docteur Alexis Carrel qui figurait sur son bureau, qu'il proposa le nom de Carrel. Et l'actrice choisit le prénom de « Dany » qui ne permettait aucun diminutif comme les « Vovonne » ou « Vonette » de son enfance qu'elle détestait. Elle tourne alors pour le cinéma et apparaît notamment dans Porte des Lilas et Pot-Bouille, en 1957. Elle continuera néanmoins à jouer au théâtre, via les Galas Karsenty-Herbert. Elle tourne de nombreux films jusqu'à la fin des années 1960 qui lui offrent des premiers rôles ou des seconds rôles importants : Quai du Point-du-Jour, Du grabuge chez les veuves, Piège pour Cendrillon, Le Pacha, la Prisonnière ou Clérambard. Elle sera ainsi la partenaire d'acteurs aussi réputés que Gérard Philipe, Danielle Darrieux, Jean Gabin, Jean Marais ou Philippe Noiret. À partir du début des années 1970, elle se fait beaucoup plus rare au cinéma et plus présente à la télévision et au théâtre. En 1991, Dany Carrel a publié son autobiographie, L'Annamite, chez Robert Laffont dans la collection Vécu, livre qui sera adapté pour la télévision par Thierry Chabert. Elle y évoque notamment son enfance et sa souffrance de ne pas connaître sa « vraie » mère, son père étant en outre mort lorsqu'elle avait trois ans. La publication de cette autobiographie va offrir l'occasion à Jean-Pierre Foucault, dans le cadre de son émission Sacrée Soirée, de faire entrer en contact la mère et la fille, pour la première fois.